28 p. [“L'enseignement colonial à l'Ecole” : reprise du contenu d'un discours prononcé le 15 février 1944 par Roger Seydoux, devant le Comité de l’Empire français] Sciences Po - Archives d’histoire contemporaine 1SP65 Dr5 ch c
Notes
L’Empire fut un enjeu majeur pour la France pendant l’Occupation allemandeVichy aussi bien Londres. Les archives de l’Ecole libre des sciences politiques semblent témoigner d’une activité accrue autour des enjeux coloniaux pendant cette période.
Le document ici présenté est la trace d’un discours prononcé par Roger Seydoux, le 15 février 1944, devant le Comité de l’Empire français, union de différentes organisations représentatives des intérêts économiques dans l’Empire. Exercice de récit de soi par l’institution elle-même, il retrace l’histoire de « l’enseignement colonial » au sein de l’Ecole libre des sciences politiques, de 1886 à 1944. Les différentes logiques et stratégies de l’Ecole concernant le monde colonial y sont ressaisies et projetées vers de nouvelles initiatives à venir, avec de nouveaux enseignements pour tous les élèves et des groupes d’études plus spécialisés.
Roger Seydoux, directeur de l’Ecole libre 1942 et diplomate de profession, est connu pour avoir négocié le statut de l’Ecole et sa transformation en Institut d’études politiques en 1945. Il semble bien ici, réaffirmer l’engagement de l’Ecole en faveur d’un « enseignement colonial » élargi, partie prenante d’une « culture générale » afin, selon un compte rendu de la même séance, de « faciliter les vocations coloniales ».
Dans quel cadre précis Roger Seydoux a-t-il fait cette allocution ? Y avait-il d’autres institutions réunies ce jour-là autour de « l’enseignement colonial » ?
La date surtout, laisse songeur, nous sommes à peine une semaine après la conférence de Brazzaville (30 janvier - 8 février 1944), qui avait voulu fixer les grandes lignes d’une relation rénovée entre l’Empire et une France libérée. Le débarquement semble encore lointain mais, à ce moment, mise à part l’Indochine, l’Empire a échappé au contrôle du gouvernement de Vichy. Tournant crucial dans l’affrontement des légitimités entre le régime de Vichy et la France libre, l’événement ne peut avoir été ignoré.
Killian Rauline-Mougeot